« Livre noir de l’installation » La Confédération paysanne poursuit ses critiques, JA réagit
Alors que Jeunes Agriculteurs a ouvert, mardi 5 juin 2012, son congrès électif à Pontarlier, la Confédération paysanne poursuit ses critiques de la politique d’installation pilotée par JA en faisant son propre bilan, accablant, du nouveau parcours à l’installation mis en place en 2009. De son côté, JA réagit.
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Dans la deuxième partie de son « livre noir de l’installation », publié mardi 5 juin 2012, la Confédération paysanne fait son propre bilan, à charge, du nouveau dispositif à l’installation mis en place début 2009 avec la création notamment, du plan de professionnalisation personnalisé. Le syndicat explique avoir réalisé ce bilan faute de publication, par l’Etat, de l’évaluation de ce dispositif d’accompagnement pourtant effectué en 2010.
Selon « les données recueillies auprès de ses structures syndicales départementales », la Confédération paysanne explique que les Comités départementaux à l’installation (Cdi), organes centraux du dispositif « qui devraient se réunir au moins deux fois par an », ne se réunissent pas régulièrement dans certains départements. Le syndicat dénonce surtout la présidence de ces Cdi confiée à JA, « ce qui est contraire à la neutralité et au pluralisme ».
Accaparement et partialité du conseil et de la formation des candidats
Le syndicat de Bagnolet relève aussi des dysfonctionnements du côté des points info installation (Pii), chargés d’accueillir et d’orienter les candidats à l’installation, en pointant du doigt un certain clientélisme. « Les porteurs de projet ne sont pas accueillis sous prétexte qu’ils n’ont pas de foncier ou que leur projet n’est pas assez élaboré. » La CP dénonce aussi l’utilisation des Pii et des informations qu’ils collectent sur les candidats à des fins syndicales.
La CP critique également l’accaparement du conseil et de la formation des candidats par les mêmes intervenants. « Le syndicat JA, Groupama, le Crédit agricole, les Fdsea et les Chambres d’agriculture sont les seuls intervenants. Les autres banques ne sont pas invitées, ni les autres syndicats et associations de développement agricole. »
Les griefs se poursuivent enfin à l’encontre du Plan de développement économique (Pde), pour lequel « les porteurs de projet ne sont pas informés qu’ils peuvent le faire eux-mêmes ». Dans certains départements, « la Chambre d’agriculture fait payer l’instruction du Pde » alors qu’il s’agit « d’une mission de service public qui ne doit pas être payante ».
Enfin, la Confédération paysanne a indiqué avoir corrigé une erreur dans la version électronique de la première partie de son « livre noir ». « Depuis 2009, le plafond de soutien aux jeunes installés n’est pas de 55.000 € comme nous l’avons écrit, mais bien de 70.000 € ». Un chiffre qui correspond donc bien à l’enveloppe nationale de 350 M€ attribuée à l’installation, divisée par le nombre d’installations aidées. « Mais, en moyenne, les jeunes installés sont bien loin de toucher ce montant », rétorque la CP.
Jeunes agriculteurs répond aux « attaques simplistes et opportunistes » En congrès à Pontarlier depuis mardi 5 juin et jusqu’à jeudi 7 à 10h30, heure d'ouverture de la deuxième convention « Ensemble pour la réussite de nos territoires » dans le cadre des élections législatives, Jeunes agriculteurs, historiquement au cœur de la politique d’installation en agriculture, réagit. « Il ne suffit pas de s'intéresser à l'installation une fois tous les six ans à la veille des élections aux Chambres d'agriculture. C'est en effet bien mal connaître le dossier et les enjeux du renouvellement des générations en agriculture. » « Accuser aujourd'hui les acteurs historiques de l'installation, c'est un peu comme accuser le corps enseignant du chômage des jeunes ! Personne n'est dupe des effets d'annonce et des discours catastrophiques qui viennent simplifier une réalité beaucoup plus complexe. » Et JA d'avancer d'autres chiffres: « Grâce aux évolutions apportées aux systèmes et aux aides, nous arrivons à deux installations pour trois départs à la retraite. L'Allemagne et la Grande-Bretagne ont perdu respectivement 27 % et 28 % d'agriculteurs entre 2003 et 2010, contre 16 % en France. » Jeunes Agriculteurs envisage, dans les prochains jours, de répondre plus précisément, point par point, aux critiques de la Confédération paysanne |
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